Créé en 1881 – près de vingt ans après le premier – le Deuxième concerto pour piano de Brahms saisit d’emblée par son caractère romantique : la partition débute avec l’intimité d’une page chambriste. Le cor, dans un rôle de soliste, ouvre les feux, tandis que le piano, mélancolique, ponctue ces appels de son écho. L’orchestre rejoint le duo pour quelques mesures caressantes subitement rompues par le pianiste, rappelé à son rôle solistique. Le ton est donné : l’oeuvre voit se succéder des instants contrastés, allant d’une véhémence exaltée à des suspens infiniment tendres. La Deuxième symphonie de Camille Saint-Saëns – dont la concision extrême tranche avec le long fleuve brahmsien – ajoute à cette soirée le charme de son intense raffinement.
