Ils sont d’abord tous alignés sur des tabourets. Quatre femmes et cinq hommes, vêtus de la même veste et chemise blanches, parés de cette élégance à laquelle le chorégraphe Jean-Claude Gallotta nous a habitués. Après avoir rendu hommage à ses idoles du rock, voilà le pionnier de la danse française des années 1980 qui célèbre son Cher Cinéma. Avec son naturel habituel, il raconte ses rencontres avec des cinéastes admirés. Tel le grand Fellini, auquel le jeune chorégraphe a eu l’audace de proposer un rôle. C’est l’argument du premier tableau, où, sur une musique en écho à celles des films du maestro, la troupe chaloupe en harmonie dans une langoureuse mélancolie. Malgré l’effet de liste — les noms se succèdent, suivis d’un message d’hommage —, ce nouveau spectacle du chorégraphe nous emporte loin, car dans cette troupe renouvelée, la symbiose des interprètes est frappante. Il s’en dégage une énergie folle. La danse est portée par des musiques qui traversent les époques : jazz, rock, pop, électro. On passe d’un souvenir à l’autre comme on change de plan : ça coupe, ça enchaîne, ça ralentit. Entre duos et ensembles, la troupe est remarquable de présence, de précision. Tout respire et s’harmonise dans une chorégraphie envoûtante et nerveuse.
Il y a de l’art là-dedans, comme l’a dit
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Ils sont d’abord tous alignés sur des tabourets. Quatre femmes et cinq hommes, vêtus de la même veste et chemise blanches, parés de cette élégance à laquelle le chorégraphe Jean-Claude Gallotta nous a habitués. Après avoir rendu hommage à ses idoles du rock, voilà le pionnier de la danse française des années 1980 qui célèbre son Cher Cinéma. Avec son naturel habituel, il raconte ses rencontres avec des cinéastes admirés. Tel le grand Fellini, auquel le jeune chorégraphe a eu l’audace de proposer un rôle. C’est l’argument du premier tableau, où, sur une musique en écho à celles des films du maestro, la troupe chaloupe en harmonie dans une langoureuse mélancolie. Malgré l’effet de liste — les noms se succèdent, suivis d’un message d’hommage —, ce nouveau spectacle du chorégraphe nous emporte loin, car dans cette troupe renouvelée, la symbiose des interprètes est frappante. Il s’en dégage une énergie folle. La danse est portée par des musiques qui traversent les époques : jazz, rock, pop, électro. On passe d’un souvenir à l’autre comme on change de plan : ça coupe, ça enchaîne, ça ralentit. Entre duos et ensembles, la troupe est remarquable de présence, de précision. Tout respire et s’harmonise dans une chorégraphie envoûtante et nerveuse.
Il y a de l’art là-dedans, comme l’a dit Godard après une représentation d’un spectacle de Jean-Claude Gallotta — et oui, assurément, et pour notre plus grand bonheur !
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