Lorsque Sarah Kane se suicide, le 20 février 1999, elle laisse derrière elle un cinquième et dernier texte, achevé quelques semaines auparavant et intitulé 4.48 Psychose. Il lui aura suffi de quatre ans pour s’imposer dans le paysage théâtral non seulement britannique, mais mondial. Lorsqu’elle s’ôte la vie, quelques semaines seulement après ses 28 ans, elle est déjà célèbre, mais ce geste la fait accéder à un statut presque iconique.
4.48 Psychose relate la lutte d’une protagoniste, seulement désignée par la lettre S., contre la dépression et peut-être aussi la psychose. Dans un texte protéiforme, S. retrace sa lutte pour faire cohabiter corps et esprit, pour trouver l’amour (mais peut-être surtout pour s’aimer soi-même). La pièce relate ses échanges avec le personnel médical, sa recherche d’équilibre dans les psychotropes, mais surtout dans l’acte d’écriture, et le suicide comme seule réponse possible à l’inexpugnable difficulté de vivre.
Avec Marie Burkhardt, Axel Arnault