Au cours des années 1970 tous deux ont notamment participé avec BMPT et Supports-Surfaces, à cette investigation d’une peinture débarrassée de toute intervention extérieure et qui privilégie ses signifiants picturaux jusqu’aux limites. Si le travail de François Ristori se rapproche de celui de Niele Toroni eu égard à cette volonté de déploiement du motif (mais toutefois avec cette volonté inextinguible de ne jamais modifier son protocole écrit qui fixe notamment les couleurs à employer) celui de Bernard Joubert est en revanche plus difficilement «classable» ; sa recherche du seuil critique de visibilité de la peinture et l’aspect formel qui en résulte, tout comme son incursion parallèle dans la photographie conceptuelle, restent uniques. On remarquera l’intérêt respectif des deux plasticiens à quitter l’espace des galeries, des musées, et intervenir dans la rue: en dessinant ses «traces-formes » à même le sol pour François Ristori, en apposant ses rubans de coton peints sur des murs de la ville pour Bernard Joubert.