« Le grand âge du monde recommence, la terre fait comme un serpent qui se renouvelle ; alors que le Ciel sourit et que l'Eternité brille comme les épaves d'un mort qui dissout le rêve ». C’est avec ces quelques mots empruntés au poète Shelley que Jo Baer (*1929) intitule l’une de ses œuvres de 2018. Cet éloge de la vitalité cyclique résonne parfaitement avec une œuvre foisonnante et riche en ruptures. Au terme de ses études, en moins de dix ans, son œuvre bénéficie de l’intérêt de ses pairs et des musées. Au milieu des années 1960, Baer est invitée à d’importantes expositions minimalistes et conceptuelles. Dan Flavin la présente aux côtés de Judd, LeWitt, Ryman et Stella, Lawrence Alloway l’associe à Systemic Painting au Guggenheim et Mel Bochner à Working Drawings and Other Visible Things on Paper Not Necessarily Meant to be Viewed as Art. En 1975, elle conçoit une rétrospective au Whitney Museum of American Art de New York.